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Le phénomène de la radicalisation des jeunes aux groupes terroristes djihadistes.


« Le terrorisme prive les jeunes de leur vie et de leurs perspectives, de leur présent comme de leur futur. L’enjeu de la lutte contre le terrorisme est donc aussi important pour les jeunes que pour quiconque. Nous devons concevoir des moyens pratiques et novateurs de les aider à faire connaître leurs préoccupations et à y répondre, ainsi qu’à protéger leurs pairs et leurs communautés[1]

« Fait alarmant, les jeunes et les femmes dans le Sahel, qui représentent la majorité de la population, sont visés par les campagnes de recrutement des mouvements radicaux. Près de 41 millions de jeunes des moins de 25 ans du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de Mauritanie et du Niger risquent de se radicaliser ou de devenir migrants[2]

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le monde est entré dans une nouvelle ère, celle de la vulnérabilité globalisée. Le nombre d’attentats terroristes a explosé d’une manière inquiétante au point que le phénomène est devenu un enjeu géopolitique de premier plan pour tous les États. Avec la porosité des frontières, les idéologies djihadistes gagnent du terrain et séduisent de plus en plus de jeunes hypothéquant l’avenir et la sécurité de leurs nations[3].

À la mondialisation, la libre circulation des biens et des personnes et la globalisation des connaissances, est venue s’ajouter ce qu’il faudrait nommer « la globalisation de la terreur » dans « la communauté internationale des vulnérables ». Le terrorisme est l’un des phénomènes les plus dangereux, les plus complexes et les plus nébuleux du monde moderne.

Il s’est répandu de façon inédite dans pratiquement le monde entier de sorte qu’il est difficile de le circonscrire à une région ou à un pays en particulier. Cette dimension nouvelle du phénomène en accentue la gravité[4]. Nul endroit, au monde, n’est aujourd’hui à l’abri de la menace terroriste. Paris, Londres et Washington sont aussi menacés que Bagdad, Jérusalem ou encore Tombouctou. Pendant longtemps, cette menace était perçue dans la région saharo-sahélienne comme un phénomène lointain avant qu’elle ne devienne une réalité quasi-quotidienne dans de nombreux pays[5]. Il est aujourd’hui important d’appréhender la question sécuritaire dans une perspective globale[6].

En outre, le potentiel de développement et de forte propagation du terrorisme n’a peut-être jamais été aussi élevé ces dernières décennies. En effet, plusieurs éléments fondamentaux expliquent ce phénomène, au premier rang desquels la diffusion des idées extrémistes au-delà des frontières des États grâce à l’utilisation que font les organisations terroristes des médias traditionnels et modernes pour promouvoir leurs idées.

Ensuite, ces organisations possèdent certaines chaînes par satellite ou recourent aux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, etc. Afin d’atteindre leurs objectifs et de les diffuser largement, en particulier chez les jeunes, dont l’usage massif de ces moyens de communication participe à leur radicalisation, enrôlement en tant que combattants. La radicalisation, sous sa forme urbaine ou rurale, universitaire classique, carcérale…, que ce soit dans le milieu juvénile ou autre est une véritable bombe retardement pour les Etats, particulièrement dans l’espace saharo-sahélien.

Par ailleurs, ces outils technologiques, modernes et développés, servent à promouvoir spontanément les idées les plus violentes, les plus réactionnaires et les plus rétrogrades et ne peuvent pas faire l’objet d’une surveillance effective. De plus, il ne fait aucun doute que les problèmes économiques touchant les jeunes risquent de faire basculer cette catégorie de la population dans le terrorisme, de renforcer les idées extrémistes, par l’utilisation accrue des moyens de communication modernes, et d’attiser ainsi les conflits internationaux et régionaux.

En effet, la montée en puissance des groupes djihadistes et le développement du trafic illicite ont déstabilisé cette région et accentué la vulnérabilité de plusieurs Etats et communautés qui y vivent, car ces deux phénomènes ont déstructuré l’économie et affaibli l’autorité des Etats notamment dans leurs capacités de régulation et de monopole de la violence légitime. Ce contexte a largement favorisé les connexions multiples entre groupes terroristes et réseaux de trafic illicite à travers des dynamiques de coopération et d’interdépendance. On assiste ainsi à une convergence d’intérêts entre ces différents acteurs pour le contrôle d’espaces et de routes stratégiques[7].

En outre, des liens intrinsèques sont tissés entre la mauvaise gouvernance avec ses corollaires (la corruption généralisée, les inégalités sociales, la précarité sociale, le chômage etc.) et l’adhésion notamment des jeunes aux groupes extrémistes violents, terroristes. Les facteurs de l’adhésion de ces derniers aux groupes terroristes sont multidimensionnels (politique, social, économique, religieux etc.)

Définition de quelques concepts

Il faut souligner que les phénomènes de l’extrémisme, l’extrémisme religieux, l’extrémisme violent, radicalisation, terrorisme interrogent tous les analystes des nouveaux conflits du type asymétrique, rompant avec les situations précédemment connues. Ils revêtent un caractère transversal qui nous renvoie à la complexité de la définition de ces notions. En effet, après les attaques du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont développé des recherches sur le terrorisme et les phénomènes qui le déclenchent pour expliquer le processus de développement des groupes embrassant l’action violente[8]. Néanmoins, il est important ne serait-ce que sur le plan consensuel de trouver une définition pour mieux appréhender ces phénomènes.

Ainsi :

· l’extrémisme est un phénomène par lequel une personne ou un groupe adopte un positionnement (politique, culturel, social, religieux ou identitaire) extrême en comparaison du spectre habituel d’une société. C’est aussi une opinion radicale sur un sujet idéologique ou politique se manifestant par le refus du compromis et des points de vue opposés[9].

· Extrémisme religieux: attitude intransigeante des adeptes d’une doctrine religieuse qui refusent tout compromis sur les prescriptions que dicte leur doctrine. Synonyme de radicalisme[10].

· Extrémisme violent est une disposition mentale à recourir à la violence ou à en soutenir l’usage en étant convaincu que c’est la seule voie pour résoudre des conflits politiques, sociaux ou idéologiques[11].

Il faut souligner que l’extrémisme violent n’est pas lié à une religion, une nationalité, une culture ou un groupe ethnique en particulier. Au contraire, par sa dimension globale, le phénomène de radicalisation menant à la violence fait planer des menaces préoccupantes sur la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens de l’ensemble de nos sociétés[12].

· Le djihadisme ou jihadisme est une idéologie politique et religieuse islamiste qui prône l'utilisation de la violence afin d'instaurer un État islamique ou de rétablir un califat. Il ne faut pas le confondre avec le terme « djihad » qui malheureusement, souvent, sciemment, mal utilisé et « décontextualisé ». Le mot (djihad) désigne les efforts que le musulman mène contre ses pulsions individuelles et pour la construction d’une société juste où le bien triomphe du mal. Cette lutte pour accomplir le bien et protéger les communautés contre l’injustice et l’oppression peut exceptionnellement prendre des formes violentes lorsque le Djihad est une mesure d’autodéfense. Dans son sens fondamental, le Djihad doit obéir à un certain nombre de conditions[13].

Or, le djihadisme, lui, est clairement lié à l'action violente, d'où l'utilisation fréquente de l'expression « terrorisme djihadiste ». Le mot lui-même apparaît dans les années 1980 et prend son essor au tournant du xxie siècle, après les attentats du 11 Septembre, pour désigner certaines formes de terrorisme islamiste. Le djihadisme moderne naît dans les années 1980, au cours de la guerre d'Afghanistan. Dans le contexte de ce conflit, se détache notamment la figure d'Abdallah Azzam, considéré comme le père fondateur du djihadisme[14].

· Le terrorisme : qu’est-ce que le terrorisme ? A cette question, on ne peut pas apporter une réponse univoque. Pour Didier Bigo, «le terrorisme n’existe pas : ou plus exactement, ce n’est pas un concept utilisable par les sciences sociales et la stratégie. En revanche, l’usage du terme a une forte signification politique[15] ».

Bien avant, en 1974, J-A Salmon déniait l’existence en droit international contemporain de notion autonome de terrorisme. Pour l’auteur, il est difficile de dégager des critères pour le terrorisme imposable à toutes les parties, surtout que le domaine du terrorisme, est un domaine où la subjectivité occupe une place prédominante.

Du point de vue non pas d’intentions mais de moyens mis en œuvre : « le terrorisme consiste en la pratique, par une personne, un groupe ou un État, de crimes violents destinés à produire sur leur cible (la population) un sentiment de terreur souvent bien supérieur aux conséquences réelles de l’acte. Le terrorisme vise la population civile en général ou une de ses composantes, une institution ou la structure d 'un État[16] ». Il est défini aussi comme « tout autre acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil, ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une Organisation Internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque[17]».

· La radicalisation est un processus par lequel une personne adopte des opinions et légitime des pratiques extrêmes incluant le recours à la violence ; processus d’adhésion à la violence pour des raisons idéologiques[18]. Randy Borum (2011) définit la radicalisation comme le processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme d’action violente liée à des idéologies et croyances extrémistes[19].

C’est également un processus de façonnement d’un individu le conduisant à adopter une idéologie extrémiste, ou de transformation des frustrations individuelles ou collectives en source de colère, rendant les concernés réceptifs à des offres de participation à des actions armées[20].

Mais la radicalisation n’est pas exclusivement tributaire de l’approche sécuritaire. D’un point de vue sociologique, « la radicalisation pourrait être définie comme un processus de rupture sectaire avec le groupe socio-culturel originel : de la famille au territoire ou au pays, en passant par la communauté »[21].

Sur le plan politique, la radicalisation pourrait être définie comme le processus orienté vers la modification des structures sociales et les systèmes de valeurs d’une société par des actions révolutionnaires ou n’obéissant pas aux conditions d’un changement concerté ou socialement négocié[22]. Dans tous les cas, la radicalisation est un phénomène à plusieurs visages et ne doit pas être réductible à un seul aspect.

Les auteurs comme Wilner et Dubouloz (2010) la définissent comme un processus personnel dans lequel des individus adoptent des idéologies et aspirations politique, sociale et religieuse extrêmes dont la défense justifie l’usage de la violence. Le phénomène doit être ainsi décortiqué sous différents prismes.

Il est important, aujourd’hui, dans un contexte géopolitique marqué par le « désordre mondial » et l’hybridité des menaces multiformes, d’intégrer le rôle du développement technologique d’internet et des réseaux sociaux pour la compréhension globale du phénomène de la radicalisation. Ce dernier aspect le place dans le courant de la mondialisation du croire et de l’agir idéologiquement et religieusement motivé[23].

Il est également important de distinguer les termes « radicalisation cognitive » et « radicalisation violente » : la radicalisation cognitive est le processus par lequel un individu adopte des idées qui sont fortement en désaccord avec celles du courant dominant, réfute la légitimité du l'ordre social, et cherche à le remplacer par une nouvelle structure basée sur un système de croyance complètement différent. La radicalisation violente se produit lorsqu'un individu passe à l'étape supérieure faisant usage de la violence pour faire avancer les points de vue dérivés du radicalisme cognitif[24].

Il faut préciser ici que les opinions radicales ne signifient pas qu'un individu est automatiquement ou inévitablement engagé dans la violence.

Des facteurs de radicalisation[25]… multidimensionnels

Ces dernières années, la communauté internationale s’est de plus en plus souvent trouvée confrontée au recrutement et à l’exploitation d’enfants, des jeunes par des groupes terroristes et extrémistes violents. De nombreux rapports ont mis en évidence l’étendue de ce phénomène inquiétant. Selon un rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, des garçons ont été contraints d’attaquer leur propre famille pour prouver leur loyauté envers Boko Haram, tandis que des filles ont dû se marier, faire le ménage, cuisiner et porter des équipements et des armes. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a reçu des informations concordantes selon lesquelles il était de plus en plus utilisé de garçons et de filles comme boucliers humains et pour faire exploser des bombes.

Il est important de noter que l’extension du champ d’action et de la propagande des groupes terroristes et extrémistes violents, le recrutement et l’exploitation d’enfants ne se limitent nullement aux zones déchirées par les conflits. De plus en plus d’enfants quittent l’État où ils résident pour gagner des zones contrôlées par des groupes terroristes et extrémistes violents afin de rejoindre leurs rangs.

Ils peuvent se déplacer avec leur famille ou par eux-mêmes, et il est souvent difficile d’obtenir des données complètes sur leur participation aux hostilités. Ainsi, dans le cas de l’EIIL[26], les informations ne deviennent bien souvent disponibles qu’après le décès des enfants, lors de l’éloge funèbre prononcé en l’honneur des martyrs, durant lequel leur pays d’origine est révélé[27].

En outre, plusieurs recherches ont porté sur les facteurs complexes et interdépendants qui influent sur la participation des jeunes à l'extrémisme violent, au terrorisme, notamment le sentiment d'appartenance et de reconnaissance face à une augmentation des griefs personnels et de groupe. L'augmentation significative de l'insurrection violente et les efforts de recrutement de groupes extrémistes dans la région du Sahel ont suscité de plus en plus d'inquiétudes. Une gouvernance faible, des frontières poreuses, des tensions ethniques croissantes et un taux de chômage élevé en particulier chez les jeunes - ont créé un environnement propice à la prolifération des organisations terroristes.

En effet, « le terrorisme a installé une économie de la terreur. Les groupes terroristes corrompent les jeunes pour favoriser leur adhésion aux crimes organisés. Les facteurs explicatifs de cette adhésion à la mafia sont le chômage, la précarité sociale, les valeurs religieuses, les motivations matérielles »[28].

De la radicalisation des enfants, jeunes…

Les enfants sont particulièrement vulnérables à la radicalisation. Cela peut être dû au fait que leur esprit et leur identité se développent au cours de cette période, ce qui peut les rendre particulièrement sensibles. En tant que tel, il est important de se souvenir de leurs vulnérabilités spécifiques. L'enfance et l'adolescence sont des étapes cruciales du développement de la personnalité. Les personnes avec lesquelles les jeunes entrent en contact, ainsi que leur environnement, sont importantes pour le développement de leur système de valeurs.

Les jeunes en conflit avec la loi ou en conflit avec la communauté peuvent être confrontés, entre autres, aux problèmes suivants : le manque d'acceptation de la société, le manque de confiance et la suspicion de la part de la famille et des amis, des difficultés à développer des relations proches, l'aliénation, le comportement antisocial ou la réaction excessive aux situations. Au cours du processus de construction de l'identité, qui comporte plusieurs phases, les chercheurs ont trouvé des facteurs déclencheurs pouvant conduire à l'extrémisme, particulièrement pertinents pour les jeunes comme l'expérience d'injustices sociopolitique, les questions idéologiques et existentielles ou les besoins sociaux[29].

Le modèle « offre-et-demande» néerlandais explique le processus qui conduit à la radicalisation. Elle est basée sur l'idée que la radicalisation peut surgir lorsque la demande (comme chercher l'autonomie personnelle ou chercher son identité) rencontre l'offre (comme assurer un sentiment d'appartenance), ce qui crée une ouverture cognitive. Ces facteurs, associés à un terreau et un milieu de culture appropriés, créent les conditions idéales pour soutenir ce processus.

Par ailleurs, le recrutement d’enfants par des groupes terroristes et extrémistes violents se produit dans des pays du monde entier, dans des situations de conflit armé et en l’absence de conflit armé. Quelles que soient les situations dans lesquelles le recrutement s’inscrit, il conduit généralement à l’exploitation et à la victimisation des enfants. Le recrutement d’enfants par des groupes armés est une pratique ancienne, mais le recrutement d’enfants par des groupes terroristes et extrémistes violents est un phénomène plus récent qui a fortement évolué[30].

Pourquoi recruter précisément des enfants ?

Comme il est indiqué précédemment, les raisons pour lesquelles des enfants sont recrutés par les groupes terroristes et extrémistes violents sont complexes et fort diverses, et elles peuvent varier en fonction de la situation. Il apparaît de plus que les enfants ne sont pas seulement recrutés parallèlement aux adultes, mais expressément ciblés, car l’utilisation d’enfants procure divers avantages aux groupes criminels. A titre d’exemples, nous citerons quelques-uns.

Visibilité et propagande.

Les groupes terroristes et extrémistes violents exploitent des enfants avant tout pour accroître leur visibilité, et l’on peut citer comme exemples notables cette pratique de propagande Boko Haram et l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL). L’analyse d’un ensemble de données de la propagande de l’EIIL sur une période de six mois a révélé un total de 254 cas d’utilisation d’images d’enfants ; 38 % des images montraient des enfants se livrant à des actes de violence ou exposés à une violence normalisée. Ces images sont utilisées pour choquer le public et, en même temps, pour montrer la puissance et le caractère impitoyable du groupe[31].

Attentes de la communauté.

Dans certaines circonstances, les groupes armés, y compris les groupes terroristes ou extrémistes violents, sont perçus par la communauté comme une défense contre la menace de la violence émanant d’un autre groupe ou de l’État. Dans ces circonstances, la famille et les communautés peuvent attendre des enfants qu’ils rejoignent les rangs du groupe et peuvent les pousser à le faire[32]. À l’inverse, lorsqu’un groupe armé non étatique est impopulaire parmi la population ou n’a pas un large appui géographique, il peut avoir du mal à recruter des adultes pour défendre sa cause. Il est alors plus aisé de recruter des enfants ; ainsi le groupe est sûr de pouvoir continuer à rallier des partisans malgré la diminution du soutien dont il bénéficie[33].

Considérations d’ordre économique et efficacité

Lorsqu’ils recrutent des enfants, les groupes terroristes et extrémistes violents, ainsi que les groupes armés de manière générale, en tirent des avantages économiques notables. Qu’ils soient utilisés dans des rôles de soutien ou comme combattants, les enfants sont habituellement moins rémunérés (voire pas du tout) et ont besoin de moins de nourriture pour survivre. Par ailleurs, l’évolution des techniques de guerre, et en particulier la prévalence des armes légères, a réduit l’écart d’efficacité entre un enfant et un adulte.

Non seulement le commerce des armes légères est mal réglementé, mais le maniement particulièrement facile de ces armes les rend plus accessibles aux enfants. Autrefois, le pouvoir et la maîtrise des armes étaient entre les mains des membres plus âgés de la société, mais aujourd’hui les enfants ne sont plus limités par l’appartenance à un groupe d’âge qui pouvait les empêcher de participer aux combats. En conséquence, les enfants sont moins coûteux que les combattants adultes, mais pas nécessairement moins efficaces lorsqu’ils sont utilisés pour commettre des actes de violence[34].

En outre, les enfants sont plus facilement intimidés et beaucoup plus faciles à contrôler, tant physiquement que mentalement, que les adultes. Ils sont plus enclins à faire preuve rapidement de loyauté à l’égard des détenteurs de l’autorité et sont particulièrement susceptibles de faire suivre les croyances et comportements de ceux qu’ils aiment et respectent, élément qui est spécialement vrai lorsque les familles sont impliquées dans le processus de recrutement. Les groupes, qui s’efforcent de garantir leur survie, peuvent considérer que l’utilisation d’enfants est un « investissement dans la génération future »[35].

A cela, on peut ajouter les raisons d’ordre tactique. En effet, les enfants, en particulier les filles, sont de plus en plus utilisés pour espionner, acheminer des messages, transporter des matériaux et commettre des attentats-suicides[36]. Les raisons de cet état de choses sont souvent pragmatiques : les enfants comprennent moins le risque qu’ils courent et ont l’air moins inquiet. Il y a plus de chances qu’ils fassent ce qui leur a été ordonné, et ils ont généralement l’avantage de moins éveiller les soupçons, ce qui peut être un atout crucial, par exemple pour pouvoir se rapprocher de cibles.

Les groupes terroristes et extrémistes violents continuent de recruter des enfants en employant les méthodes qui ont été utilisées par les groupes armés pour recruter des enfants soldats, mais ils ont également de plus en plus recours à des techniques novatrices et raffinées. Les pratiques peuvent varier selon différents facteurs, dont la situation du groupe et celle de l’enfant. Il s’agit notamment du recrutement forcé[37], recrutement au moyen de liens entre les groupes et les dirigeants de la communauté[38], recrutement transnational[39], utilisation des écoles[40], recrutement en ligne[41] etc.

Après le recrutement, ces enfants assument des rôles divers dans ou pour ces groupes. Il est très important de noter que la façon dont l’enfant est recruté ne détermine pas nécessairement le type de rôle qu’il assumera, celui-ci pouvant varier considérablement en fonction de la situation et des circonstances personnelles de l’enfant. Ce qui est constant, c’est le lien de causalité entre le processus de recrutement et l’exploitation de l’enfant qui s’ensuit, qui peut prendre différentes formes. Certains enfants sont utilisés dans le cadre d’hostilités, notamment pour combattre sur la ligne de front, exécuter des otages ou des prisonniers ou mener des attentats terroristes, y compris en tant que kamikazes.

D’autres jouent un rôle de soutien en tant que messagers, porteurs, contrebandiers ou espions, ou bien ils sont, de fait, traités comme des esclaves et systématiquement soumis à des violences et à l’exploitation sexuelles. D’autres encore sont recrutés pour mener des attentats-suicides. Par exemple Boko Haram recourt abondamment à l’utilisation d’enfants comme kamikazes[42].

Par ailleurs, au-delà de la difficulté que posent les précautions conceptuelles relatives à la distinction entre radicalisation et extrémisme violent, les jeunes pointent du doigt un certain nombre de réalités sociales qui seraient porteuses de germes de radicalisme religieux à long terme. La constance de la trilogie « chômage-pauvreté-exclusion sociale » dans plusieurs travaux s’intéressant aux facteurs de radicalisation, est frappante et pose en même temps, le débat sur l’application effective des politiques publiques existantes.

En effet, les frustrations socioéconomiques auxquelles font face notamment les jeunesses africaines, participeraient grandement à leur radicalité, laquelle est, dans un premier temps, un moyen de donner sens à une existence peu valorisée par les rouages des systèmes en place avant l’extériorisation de cette frustration par de la violence. Il importe aussi de souligner que les progrès que les technologies de l’information et de la communication ont enregistrés ces dernières décennies, à l’instar de l’internet, ont facilité la propagation des exactions des groupes terroristes sur la toile. Ce qui est dans une moindre mesure un canal de radicalisation, de recrutement de candidats au « djihad » et de terrorisme in fine[43].

De prime abord, la question des facteurs de radicalisation est fondamentale pour mieux comprendre le phénomène. Les organisations internationales, régionales comme sous régionales, de même que les Etats et instituts de recherche l’ont bien comprise et s’intéressent davantage à ces facteurs. Le regard extérieur pourrait trouver comme arguments explicatifs le fanatisme religieux, le manque d’éducation, l’ignorance entre autres sans creuser le questionnement sur le rôle que pourraient jouer les déterminants socioéconomiques. Tel est le cas de ce haut dignitaire religieux vélingarois pour qui « l’ignorant est plus exposé à la radicalisation que les autres, argument réconforté par celui de ce responsable administratif qui fustige l’ignorance comme étant « la cause de la radicalisation et qui en est elle- même l’élément moteur »[44].

Pourtant, à y regarder de plus près, la radicalisation serait, selon une vision introspective des jeunes, un moyen d’expression des frustrations socioéconomiques. Le mal des centres urbains africains (chômage et pauvreté). C’est du moins ce que les jeunes affirment très souvent lorsqu’on les interpelle sur cette question[45].

À l’aune de ces tendances récurrentes « chômage, pauvreté et exclusion sociale », ce trio commence à s’ériger en principe tellement il devient un réflexe chez la frange jeune. Le croisement entre motifs de radicalisation et activité professionnelle exercée, place les étudiants et élèves comme catégories ciblant plus le chômage. Au-delà des facteurs que l’on pourrait qualifier de vivants, émerge internet qui, bien que virtuel, contribuerait à la radicalisation juvénile.

En effet, avant, les jeunes se radicalisaient fréquemment via des lieux traditionnels notamment les prisons. La rencontre était principalement physique. Aujourd’hui, cela se fait beaucoup par le biais d’internet et des réseaux sociaux. Daech a par exemple parfaitement compris le pouvoir de la communication. La génération attirée par Daech est passionnée par les jeux vidéo – et les techniques de recrutement sont calquées sur ces jeux, ils en reprennent les codes esthétiques. Les jeunes radicalisés ont le plus souvent une très faible connaissance de la religion et de la langue arabe. Ils sont surtout fascinés par la violence, l’héroïsme, le nihilisme qui les poussent à vivre sans valeurs et dans l’instant[46].

Les médias et les technologies de l’information et de la communication offrent aux jeunes de vastes possibilités d’accéder à l’information, de créer et d’échanger des connaissances, ainsi que de promouvoir les échanges et le dialogue interculturel, notamment dans l’optique de faire progresser les valeurs communes, les droits de l’homme, la tolérance, le dialogue et la paix. Néanmoins, l’Internet est également utilisé de plus en plus activement par des groupes radicaux comme moyen de promouvoir la violence et l’extrémisme.

En facilitant la diffusion de contenus de manière anonyme en temps quasi réel, et en permettant à des individus qui, autrement, ne pourraient avoir de contacts directs de nouer des liens, l’Internet peut être un facteur important dans les processus conduisant à l’extrémisme violent[47].

La connexion au « net » - avec la variété d’informations qu’il met à la disposition du public, de contenus, de modes de socialisation entre individus même de continents différents – est devenu un phénomène en vogue auxquelles jeunes se sont conformés aisément. La Toile fournit donc aux extrémistes violents des outils puissants pour propager la haine, la violence sur la base de motifs ethniques, religieux et culturels, voire identifier des recrues potentielles en créant des communautés en ligne visant à promouvoir la radicalisation[48].

En outre, nous assistons de plus en plus à un phénomène nouveau, devenu récurent auquel certains pays de l’Afrique de l’Ouest sont confrontés : « la radicalisation à connotation ethnique » (nous y reviendrons en détail sur les facteurs explicatifs). En effet, le phénomène de radicalisation, y compris sa forme violente, est toujours multifactoriel et doit toujours être analysé dans un contexte historique, géographique et socio-économique spécifique.

Dans le cas de l’espace saharo-sahélien contemporain, les Etats centraux peinent à instaurer des systèmes de gouvernance efficaces surtout dans les régions peu peuplées et éloignées des grands centres urbains. La corruption est fortement présente dans les administrations publiques, entrainant une perte de confiance surtout parmi les jeunes. Les citoyens se sentent dès lors peu soutenus et protégés[49]. A cela il faut ajouter les inégalités sociales, le manque de perspectives d’avenir lié à la rareté des emplois vacants, accru par un manque d’éducation, le tout menant à une grande pauvreté et à une frustration grandissante. Ces facteurs font le jeu des bandes criminelles organisées et des extrémistes religieux.

Sachant surtout que groupes djihadistes sont en mesure de remplacer certaines des fonctions de l'État, en offrant sécurité, éducation, régulation de l'économie, de soins de santé[50] et justice. Dans de nombreux cas, il n'y a pas d'opposition puisque les fonctionnaires qui les ont effectuées ont été tués ou ont fui[51].

En ce qui concerne la dimension ethnique de la radicalisation, les groupes djihadistes utilisent différentes techniques afin de recruter des individus issus de tel ou tel autre groupe ethnique ; selon les pays, les réalités sociales et culturelles. C’est notamment le cas des jeunes peuls. Toutefois, ces derniers ne sont pas les seuls, même s’ils sont majoritaires.

Facteurs de radicalisation et de recrutement des Peuls par les groupes djihadistes

Les facteurs qui poussent de nombreux Peuls vers la radicalisation et, dans certains cas, vers les différents groupes armés, qu'il s'agisse de groupes djihadistes ou de milices d'autodéfense, sont nombreux et variés. Certaines d'entre eux ne concernent pas seulement les Peuls, mais l'ensemble des sociétés du Sahel, de l'Afrique de l'Ouest et du Centre en général[52]. On peut citer notamment : les « fausses écoles coraniques », le trafic et l'exploitation[53], chômage et manque d'opportunité, sentiment d'identité autour de la victimisation[54].

Les techniques de recrutement des Peuls par les groupes djihadistes

Le discours des groupes djihadistes est à la fois social, politique et religieux. Les dirigeants djihadistes critiquent les classes disposant du pouvoir et de la richesse, s'attaquant aux impôts et à la manière dont les ressources naturelles sont exploitées. Dans chaque village, ces groupes utilisent les frustrations de la population locale (chômage, pauvreté, inégalité, injustice sociale) pour captiver la population et justifier le djihad comme seule alternative à un modèle social, économique et politique injuste.

Le sentiment général d'impuissance de l'État est l'une des principales causes de la sympathie ou du moins de la tolérance des groupes djihadistes par les groupes nomades peuls. Les discours de leaders djihadistes de différents groupes au Burkina Faso, Mali, exploitent ces sentiments et encouragent les gens à cesser de payer des impôts et autres frais. Ils vendent la protection et la liberté, qui sont à gagner en devenant moudjahidin[55].

Elles inspirent les conquêtes historiques de Hadjj Umar Tall dans la région de Kaarta et de Sékou Amadou dans le Macina, qui ont gagné un djihad, selon eux, contre une hiérarchie qu'ils considèrent injuste, illégitime et incompatible avec leurs convictions religieuses. Dans cette construction, le jihad devient un moyen de promotion sociale en brisant l'ordre traditionnel et en créant un ordre dans lequel les hommes de foi sont au-dessus des groupes sociaux et des castes[56].

Par ailleurs, les profils de ces jeunes sont différents. Le premier profil, les peuls qui avaient combattu avec le MUJAO, ou avec d'autres groupes armés afin de mettre fin aux groupes touaregs le GATIA ou le MNLA, ils se sont démobilisés en 2013, après le départ des rebelles touaregs. La plupart de ceux qui ont rejoint les groupes djihadistes l'ont fait par commodité afin de se défendre[57].

Lorsque les forces armées ont reconquis la région, beaucoup ont été accusés de djihadisme, notamment par certains membres des élites peules qui vivaient avec les pasteurs et qui avaient également été défendus contre les rebelles touaregs par des membres du groupe djihadiste MUJAO. Si les tensions intercommunautaires sont une des causes du conflit au Mali central, les tensions intracommunautaires sont tout aussi importantes pour expliquer le recrutement des Peuls par les groupes djihadistes.

Les tribus peules de Soosoobe et de Salsalbe dans le delta du Niger en sont un exemple. Ce conflit est né lorsque, sous l'empire Dina, Sékou Amadou a pris un morceau du territoire des Salsalbé pour le donner à cinq familles de savants musulmans (les Soosoobé)[58] . Les groupes djihadistes ont profité du conflit pour capturer les deux parties et, selon les témoignages locaux, Salsalbé et Soosoobé ont tous deux rejoint les djihadistes pour un entraînement militaire afin de préparer les futurs affrontements entre eux[59].

Le deuxième profil qui a été recruté par les réseaux djihadistes est celui des éleveurs nomades peuls (badiyankoobé). Ces derniers sont considérés comme étant exploités par les castes supérieures telles que les Diowro qui possèdent les régions où paissent les animaux et le Jom n'diyam qui possèdent l'eau. Les taxes qu'ils imposent aux groupes pastoraux nomades ont augmenté de façon exponentielle[60].

Les éleveurs nomades considéraient que ces castes étaient en complicité avec les autorités administratives, judiciaires et militaires, ce qui empêchait les peuls de se tourner vers l'État pour faire valoir leurs droits, ne leur laissant aucune autre alternative que de se tourner vers des groupes terroristes. Les groupes djihadistes exploitent les tensions intercommunautaires et intracommunautaires entre les Peuls eux-mêmes pour gagner facilement des adeptes dans ces sociétés balkanisées. Ils leur vendent un discours d'égalité qui perturbe l'ordre traditionnel.

Troisièmement, on trouve les térérés qui sont des criminels de droit commun qui se livrent au vol de bétail. Les térérés utilisent des motocyclettes et des véhicules pour leurs vols et pour le trafic illégal[61]. Ces derniers se joignent à des groupes djihadistes pour obtenir de l'argent, sont doués avec des armes et sont de bons athlètes[62]. Le motif économique est la priorité. Être combattant pour Katiba Macina signifie 150.000 FCFA et s'ils sont kamikazes cela peut atteindre jusqu'à 750.000 FCFA , étant le salaire mensuel moyen au Mali étant d'environ 58.000 FCFA et le SMIG 40.000 , il s’agit d’une somme très attractive pour ce type de profil[63].

Enfin, un nouveau groupe a émergé après la consolidation des groupes djihadistes au pouvoir. En raison des massacres continus des Peuls par les milices d'autodéfense Dogon et Bambara, notamment au Mali et au Burkina Faso, beaucoup ont été contraints de quitter leur localité, vivant dans des conditions d’extrême précarité des camps, ont perdu des proches et ont subi de graves pertes personnelles et économiques. L'absence d'alternatives, le manque de justice et le désir de vengeance facilitent leur recrutement par les groupes djihadistes dans ces pays[64].

En définitive, il est évident qu’un seul facteur, ou un ensemble de facteurs, n’est pas suffisant pour expliquer la radicalisation surtout dans la sphère des jeunes. On identifie plutôt un faisceau d’influences individuelles, politiques, économiques, sociales et religieuses qui interviennent dans les dynamiques et processus qui mènent à la radicalisation.

Il est clair que la combinaison des facteurs est différente selon les individus et les groupes extrémistes dans lesquels ils opèrent. Il faut aussi noter que les facteurs discutés ici, présentent dans leur ensemble des différences limitées quant aux motivations effectives de la violence des jeunes.

Au regard de l’ampleur du phénomène et de la difficulté qu’éprouvent les différents acteurs impliqués dans ce combat, les recommandations suivantes pourraient être formulées :

1. Gouvernance et droits de l’homme

Les États africains, avec les Nations unies et les organisations régionales pertinentes, doivent pratiquer une bonne gouvernance en pérennisant la justice, la responsabilité et la loi afin de redonner confiance aux populations dans les systèmes politiques et judiciaires et favoriser la légitimité de l’État, afin de laisser moins de place aux actions des organisations extrémistes[65].

2. renforcement du rôle des collectivités locales

La prévention de l’extrémisme impose que les populations locales et les municipalités puissent jouer un rôle essentiel dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes qui répondent aux besoins réels des jeunes à l’échelon local.

Les collectivités locales[66] doivent concevoir des programmes de sensibilisation, d’intégration sociale et de développement local participatif axés sur la lutte contre l’extrémisme tout en renforçant chez les jeunes le sentiment d’appartenance à leur communauté ainsi que la confiance entre la population, d’une part, et leurs représentants ou leurs députés, d’autre part.

3. Participation des jeunes

Les initiatives prises par les jeunes dans des zones très exposées au risque de recrutement par des extrémistes, comme dans les zones frontalières, méritent en particulier de recevoir des aides financières. Il convient d’encourager et de soutenir les initiatives de prévention prises de manière autonome par les jeunes à l’échelon local, car ce sont eux qui, au sein de leurs communautés, comprennent le mieux les revendications et les motivations de leurs pairs et peuvent empêcher ces derniers de souscrire aux idées des extrémistes[67].

Les gouvernements et la communauté internationale dans sa globalité devraient accorder une priorité à la responsabilisation des jeunes en leur permettant un plus grand accès à l’éducation et à des emplois stables et limiter ainsi le rythme de l’augmentation de la population[68].

Les États devraient faire des efforts pour augmenter la participation des jeunes au processus politique. Les initiatives qui encouragent l’expérience subjective du pouvoir par des jeunes et l’envie d’influencer leur propre situation, tout en leur fournissant les moyens nécessaires, devraient être développées et renforcées. Un accent particulier devrait, sur ce plan, être accordé aux jeunes marginaux.

Il convient de mettre en place, pour les quelques jeunes qui se tournent vers la violence extrémiste et commettent des attentats terroristes, une approche juridique, politique et socioéconomique globale, en mettant fortement l’accent sur le processus de détournement, de réadaptation et de réinsertion, là où les conditions sont favorables.

4. Participation des chefs religieux

Les guides religieux doivent améliorer l’éducation des jeunes, afin de les aider à faire la distinction entre la rhétorique extrémiste et les valeurs religieuses authentiques et à mieux résister à la radicalisation. De plus, en s’engageant et en s’associant avec les chefs des groupes religieux qui peuvent avoir plus d’influence au niveau communautaire, les États auraient plus de possibilités de créer des résistances.

5. Renforcer les organisations de la société civile

Il convient d’aider les organisations populaires de la société civile à concevoir des programmes de dialogue et d’échanges d’informations avec les jeunes défavorisés et leur famille, afin de contribuer à garantir la sécurité de leurs communautés et d’empêcher les enfants de rejoindre les groupes terroristes.

6. Eviter la confusion sur la question migratoire

La confusion qui est faite actuellement entre migration et terrorisme a résulté en une sécurisation de la migration et des réponses fondées sur la peur, qui ne respectent pas le droit international des migrants et des réfugiés. Il est nécessaire d’entreprendre des réflexions sur le lien entre les flux migratoires, la radicalisation et l’extrémisme violent pour en améliorer la compréhension sur le terrain[69].

7. Renforcement du rôle des femmes dans la prévention de l’extrémisme chez les jeunes

Les femmes doivent être parties prenantes à tous les niveaux dans les mesures de lutte contre l’extrémisme et être considérées comme des partenaires égales aux hommes en matière de prévention de l’extrémisme chez les jeunes. Les programmes de prévention qui s’adressent aux enseignantes dans les écoles, en particulier dans les zones socialement marginalisées, ainsi que leur formation aux mesures de lutte contre l’extrémisme peuvent renforcer la sensibilisation des étudiants à risque ainsi que leur prise en charge psychologique et sociale. Les enseignantes peuvent également contribuer à améliorer la communication avec les mères d’élèves au sein des communautés afin de les sensibiliser et de les former de sorte qu’elles puissent empêcher leurs enfants de se radicaliser.

8. Revoir les procédures et les critères d’éligibilité aux financements de projets locaux par une politique de proximité dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et de l’accès au financement de projets d’insertion professionnelle.

9. Inscrire les initiatives de lutte et de prévention de la radicalisation dans le cadre des programmes portés par les collectivités locales, les administrations de proximité pour plus de coordination et d’efficacité sur le terrain[70].

10. Investissement dans le tissu social et économique

10. Le degré de corrélation entre l’extrémisme et la pauvreté varie selon les pays. La croissance économique et l’emploi peuvent renforcer l’intégration des jeunes à l’échelon local. La création d’emplois doit cependant aller de pair avec une réforme de l’éducation, en particulier la formation professionnelle. Il y a lieu aussi d’élaborer des programmes visant à renforcer l’harmonie dans la société et à promouvoir l’égalité entre les communautés d’accueil et les réfugiés.

Il faudra, à cet effet, inclure dans les programmes de développement social les catégories et les segments défavorisés et vulnérables de la société, notamment les pauvres, les enfants des rues et les nomades, et assouplir les lois et réglementations des gouvernements centraux pour que ces groupes de population jouent un rôle économique, social et politique au sein de leurs communautés. Cela contribuera au renforcement de l’harmonie sociale.

11. La création des aménagements hydroagricoles dans les zones rurales pour la pratique du maraichage afin de favoriser l’emploi des jeunes qui dépendent majoritairement de l’agriculture.

12. La sensibilisation, la formation et l’accompagnement les jeunes dans la pratique des cultures de contre saison afin de leurs permettre d’être autonome et de pouvoir résister aux tentations des plus offrants.

13. L’implication des populations cibles dans la définition et la mise en place des projets de développement afin de favoriser une meilleure adéquation entre l’offre et les réels besoins des localités.

14. L’élaboration d’un modèle de développement économique et social pour les jeunes en milieu rural et l’incitation de tous les partenaires à intervenir en synergie afin de s’occuper en permanence du volet développement, enseignement Coranique et instruction civique.

15. Renforcement de la coopération régionale, sous-régionale, internationale.

16. La mise œuvre effective par les Etats des instruments internationaux relatifs à la question terroriste, en particulier les résolutions pertinentes du conseil de sécurité des Nations Unies.

17. Enfin, les Etats doivent renforcer leur système judiciaire pour que tous les droits des prévenus soient garantis et que les jugements en assise se tiennent régulièrement. Il est capital aussi de séparer les « djihadistes » des détenus de droit commun.









[1] Le Chef du Bureau du Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme, Sevil Alirzayeva, au cinquième Forum mondial sur le dialogue interculturel à Bakou. [2] Mme Hiroute Guebre Sellassie, représentant du Secrétaire général sur la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel dans le rapport au Conseil de sécurité de l’ONU en 2015. [3] BAKARY SAMBE, MOUHAMADOU BÂ, GENEVIEVE DUCHENNE, YAGUE S. HANNE, MAME SEYNI MBAYE : FACTEURS DE RADICALISATION PERCEPTION DU TERRORISME CHEZ LES JEUNES DANS LA GRANDE BANLIEUE DE DAKAR, P3. Disponible sur https://base.afrique-gouvernance.net/docs/tim.1610-rapport-radicalisation-dakar.pdf [4] Rapport sur le rôle des autorités infranationales de la région de la Méditerranée dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent chez les jeunes, p2. Disponible sur https://cor.europa.eu/en/our-work/Documents/ARLEM/Thematic%20reports/2018/Report%20on%20youth%20and%20antiradicalisation/Report%20on%20youth%20and%20antiradicalisation%20(FR).pdf [5] TIMBUKTU INSTITUTE, FACTEURS DE RADICALISATION ET PERCEPTION DU TERRORISME DANS LES ZONES FRONTALIERES SÉNÉGALO-MAURITANIENNES : CAS DE ROSSO-SÉNÉGAL, P6. Disponible sur http://timbuktu-institute.org/images/Radicalisation-Zones-frontalieres-Senegal-Mauritanie.pdf [6] Les Cahiers du CHEDS vol. 1, DEFIS SECURITAIRES INTERNES, P10. Disponible sur https://www.kas.de/documents/270271/270320/CAHIERS%2BDU%2BCHEDS_D%25C3%25A9fis%2Bs%25C3%25A9curitaires%2Bau%2BS%25C3%25A9n%25C3%25A9gal.pdf [7] Serigne Bamba Gaye, Connexions entre groupes djihadistes et réseaux de contrebande et de trafics illicites au Sahel ; P6. Disponible sur https://library.fes.de/pdf-files/bueros/fes-pscc/14175.pdf [8] Farhad Khosrokhavar, Radicalisation, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2014, p.7 ; cité par YAGUE S. HANNE, YOUSRA HAMDAOUI dans « FEMMES, PREVENTION ET LUTTE CONTRE L’EXTREMISME VIOLENT AU MALI ETUDE PRELIMINAIRE EN VUE D’UN PROJET DE RECHERCHE-ACTION, p11. Disponible sur https://sahelresearch.africa.ufl.edu/files/Timbuktu_Institut_Femmes_-pre%CC%81vention_et_lutte_contre_l27extre%CC%81misme_violent_au_Mali.pdf [9] Lexique de la Radicalisation et de l’Extrémisme Violent dans l’Espace du G5 Sahel, P9. Disponible sur https://www.g5sahel.org/wp-content/uploads/2020/11/Lexique-Radicalisation-Extremisme-Violent-G5-Sahel-FRANCAIS.pdf [10] Ibid. [11] Ibid. [12] Voir conférence Québec-UNESCO : internet et la radicalisation des jeunes: prévenir, agir et vivre ensemble, p1. Disponible sur https://fr.unesco.org/sites/default/files/quebec_conference_concept_note_fr.pdf [13] épuiser toutes les options pacifiques, faire le Djihad au nom d’ALLAH, déclarer formellement la guerre, déclarer la guerre par l’autorité compétente, ne pas prendre la forme d’un acte d’agression, ne pas viser un peuple auquel on est lié par un pacte de défense mutuelle ou de non-agression en vigueur, ne pas faire de prisonniers parmi les personnes de religion musulmane au moment où elles sont attaquées, libérer les prisonniers sans conditions comme l’a fait le Prophète ou contre paiement d’une rançon, épargner les femmes, les enfants, les vieillards, les arbres fruitiers, les animaux, les lieux de culte musulmans, chrétiens et juifs, s’abstenir de pratiquer la tactique de la terre brulée. [14] https://fr.wikipedia.org/wiki/Djihadisme#cite_note-1 [15] D.BIGO « L’impossible cartographie du terrorisme », Cultures et Conflits. Disponible sur http://conflits.revues.org/index1149.html [16] Voir http://www.cvm.qc.ca/encephi/Syllabus/Histoire/Articles/Terrorisme.htm , consulté le 14 janvier 2019. https://www.wikiberal.org/wiki/Terrorisme [17] Article 2 (b) de la Convention Internationale pour la répression du financement du terrorisme (1999). [18] Rapport final sur Atelier de renforcement des capacités sur la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel, P5. Disponible sur https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000261837_fre [19] Citer par YAGUE S. HANNE, YOUSRA HAMDAOU, Op. , Cite,. [20] Lexique de la Radicalisation et de l’Extrémisme Violent dans l’Espace du G5 Sahel., Op., Cite., P13. [21] Bakary Sambe, Facteurs de Radicalisation : Perception du terrorisme chez les jeunes dans la banlieue de Dakar, Timbuktu Institute African Center for Peace Studies, octobre 2016, P.7. Disponible sur http://timbuktu-institute.org/images/Facteurs-de-radicalisation-et-perception-du-terrorisme-jeunes-banlieue-dakaroise-Sngal.pdf [22] YAGUE S. HANNE, YOUSRA HAMDAOU, Op. , Cite,. P11. [23] Ibid. P12. [24] Manuel « Prévention de la radicalisation juvénile », l'Observatoire International de Justice Juvénile (OIJJ), p10. Disponible sur https://radical.hypotheses.org/files/2019/07/R%C3%A9sum%C3%A9-PRALT-FR-exhaustif.pdf [25] Ce sont les opinions, les actes et/ou les faits réels ou apparents qui créent les conditions favorables à la radicalisation d’une personne ou d’une communauté. Lorsque ces facteurs favorisent directement la violence, on parle de facteurs déclencheurs. Lorsque ces facteurs favorisent indirectement la violence, on parle de facteurs de vulnérabilité. Ils peuvent être répulsifs : Ce sont les opinions, les actes et/ou les faits réels ou apparents qui poussent une personne ou une communauté à rompre avec leur environnement social ; rupture qui peut les faire basculer dans l’extrémisme. Et attractifs : Ce sont les opinions, les actes et/ou les faits réels ou apparents qui attirent une personne ou une communauté vers la radicalisation et l’extrémisme. [26] État islamique en Irak et au Levant. [27] Manuel sur les enfants recrutés et exploités par des groupes terroristes et extrémistes violents : Le rôle du système judiciaire, P2. Disponible sur https://www.unodc.org/documents/justice-and-prison-reform/17-06264_HB_Children_Recruited_Ebook_F.PDF [28] Dr Bakary SAMBE, lors de la 11ème Edition de la Journée Portes Ouvertes du GIABA. Elle est placée sous le thème : « Rôle des jeunes dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme». [29] Manuel « Prévention de la radicalisation juvénile », l'Observatoire International de Justice Juvénile (OIJJ) ; Op, ; Cit ; p9. [30] Manuel sur les enfants recrutés et exploités par des groupes terroristes et extrémistes violents : Le rôle du système judiciaire, Op ; Cit. ; P12. [31] Voir Quilliam Foundation, Les enfants de Daech (2016), p. 18. [32] Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général sur les enfants dans les conflits armés, « Causes profondes du recrutement d’enfants », disponible à l’adresse : https://childrenandarmedconflict.un.org/fr/problematiques/causes-du-recrutement-denfants/ . [33] P. W. Singer, Children at War (Berkeley et Los Angeles, University of California Press, 2006), p. 54, cite dans Manuel sur les enfants recrutés et exploités par des groupes terroristes et extrémistes violents : Le rôle du système judiciaire ; P13. [34] Examen stratégique décennal de l’Étude Machel : les enfants et les conflits dans un monde en mutation (Publication des Nations Unies, numéro de vente : F.09.XX.2), p. 9. Disponible à l’adresse : https://www.unicef.org/french/publications/index_49985.html . [35] The Children of the Islamic State, Op.; Cit,; p. 27. [36] Rapport du Secrétaire général : le sort des enfants en temps de conflit armé (A/70/836-S/2016/360). Disponible sur file:///C:/Users/CBS/Downloads/N1611120.pdf [37] Les groupes terroristes et les groupes extrémistes violents se livrent principalement au recrutement forcé et souvent brutal de nombreux enfants. Ceux-ci peuvent être kidnappés, enlevés, contraints par la menace ou achetés à des trafiquants. Les enfants qui vivent dans la pauvreté, privés de soins parentaux, et les enfants des rues sont particulièrement vulnérables aux campagnes de recrutement forcé. [38] Parfois, une communauté apporte son soutien à un groupe armé classé comme groupe terroriste parce qu’elle considère que ce groupe la défend contre des menaces émanant d’autres groupes armés ; dans une telle situation, il arrive que les familles et les dirigeants de la communauté encouragent les enfants à se joindre au groupe armé. [39] Le caractère transnational du terrorisme et de l’extrémisme violent a favorisé l’émergence d’un recrutement transnational et l’implication d’enfants dans le phénomène des combattants terroristes étrangers. Certains enfants qui franchissent des frontières pour se joindre à un groupe terroriste le font tout seuls, d’autres se déplacent avec leurs parents ou des adultes de leur famille, tandis que d’autres encore sont enlevés par la force puis transportés à l’étranger au titre de leur engagement dans des groupes extrémistes violents. [40] Certain groupes terroristes et extrémistes violents ont le contrôle territorial de certaines zones. Leur autorité peut s’étendre aux écoles, qui sont alors utilisées pour endoctriner les enfants en les encourageant à s’engager et à s’identifier au groupe. [41] L’utilisation de la communication en ligne est un moyen de propagande relativement récent pour les terroristes et extrémistes violents. Elle permet d’étendre la portée du message du groupe et de toucher des recrues potentielles dans le monde entier. Les enfants, qui sont des usagers très actifs d’Internet, sont particulièrement à risque. Des sites Web spécifiques annoncent l’existence des groupes et, dans de nombreux cas, de multiples sites dans différentes langues comprennent différents messages adaptés à des audiences particulières. Les plateformes des médias sociaux, y compris les courriers électroniques, les forums de discussion interactifs, les cybergroupes, les babillards, les enregistrements vidéo et les applications sont des outils de recrutement particulièrement populaires qui peuvent également faciliter des contacts adaptés. Une méthode, que l’on peut qualifier de « mise en confiance », consiste pour celui qui s’y livre à apprendre quels sont les intérêts de la personne visée afin d’adapter la méthode et d’établir une relation fondée sur la confiance. Une autre technique reprend la technique des annonces ciblées : en suivant le comportement en ligne d’usagers d’Internet, un groupe peut identifier ceux qui sont vulnérables à sa propagande et adapter son discours à ce public particulier. [42] Manuel sur les enfants recrutés et exploités par des groupes terroristes et extrémistes violents : Le rôle du système judiciaire, Op., Cit., ; p16. [43] Rapport sur les facteurs de radicalisation et perception du terrorisme chez les jeunes des zones frantalières du Sénégal et de la Gunée, P22. Disponible sur http://timbuktu-institute.org/media/attachments/2020/10/24/timbuktu-kas-rapport-novembre-2018.pdf [44] Ibid. [45] Ibid. P23. [46] Guide pratique, prévenir la radicalisation auprès des jeunes de 15-25 ans, p5. Disponible sur https://www.cipdr.gouv.fr/wp-content/uploads/2021/01/Guide-ligue-Radicalisation-VF-1.pdf [47] Internet et la radicalisation des jeunes: prévenir, agir et vivre ensemble, Op. ; Cit. [48] UNESCO : LES JEUNES ET L'INTERNET: COMBATTRE LA RADICALISATION ET L'EXTRÉMISME. Disponible sur https://fr.unesco.org/sites/default/files/note_conceptuelle_-_les_jeunes_et_internet.pdf [49] CNESS-Niger , étude approfondie sur les facteurs de radicalisation en milieux rural, urbain, universitaire, carcéral dans cinq régions du Niger, p23. Disponible sur https://www.ndi.org/sites/default/files/Rapport%20de%20l%27e%CC%81tude%20sur%20les%20facteurs%20de%20radicalisation_%20CNESS%20%281%29.pdf [50] Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Prévenir et lutter contre l’extrémisme religieux : une approche axe sur le développement. A consulter sur www.undp.org/content/dam/rba/docs/Reports/UNDP-PVE-updated 2017_FR.pdf [51] Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González : le recrutement et la radicalisation des Peuls par les groupes terroristes au Sahel, p10. Disponible sur https://www.ieee.es/Galerias/fichero/docs_opinion/2020/DIEEEO125_2020BEALEO_peul-FR.pdf [52] Ibid . P11. [53] Ibid. [54] Ibid. P15. [55] Ibid. p6 [56] THIAM, A. Central Mali: Stakes and Dangers of a Neglected Crisis, Macina Institute, Humanitarian Dialogue (HD), Mars 2017. p. 24; citer par Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González dans le recrutement et la radicalisation des Peuls par les groupes terroristes au Sahel, p7. [57] Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González : le recrutement et la radicalisation des Peuls par les groupes terroristes au Sahel, Op., Cit., p8 [58] BA, B. Le conflit meurtrier entre Sossoobe et Salsalbe (cercle de Ténenkou, Mali), Paris. 1996. p. 280- 286, cité par Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González, Op., Cit. ; [59] BENJAMINSEN, T, A; BA, B. Why do pastoralists in Mali join jihadist groups? A political ecological explanation, The Journal of Peasant Studies. 2018. p.14. Op. Cit. [60] BA, B. Le conflit meurtrier entre Sossoobe et Salsalbe (cercle de Ténenkou, Mali), Paris. 1996. p. 198. Citer par Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González. [61] Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González, Op ; Cit. ; P8. [62] THIAM, A. Central Mali: Stakes and Dangers of a Neglected Crisis, Macina Institute, Humanitarian Dialogue (HD), Mars 2017 ; P39. Citer par Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González. [63] L'Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) Mali, et Centre des liaisons européennes et Internationales de sécurité sociale. [64] Beatriz de León Cobo, Patricia Rodríguez González. Op. ; Cit. P9. [65] Raeesah Cassim Cachalia, Uyo Salifu et Irene Ndung’u, les dynamiques de la radicalisation des jeunes en Afrique, Revue des faits, p25. Disponible sur https://issafrica.s3.amazonaws.com/site/uploads/Paper296-FR.pdf [66] Pour des recommandations spécifiques, voir le rapport sur le rôle des autorités infranationales de la région de la Méditerranée dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent chez les jeunes ; M. Mohamed Kamal EL DALY,p4. https://cor.europa.eu/en/our-work/Documents/ARLEM/Thematic%20reports/2018/Report%20on%20youth%20and%20antiradicalisation/Report%20on%20youth%20and%20antiradicalisation%20(FR).pdf [67] Rapport sur le rôle des autorités infranationales de la région de la Méditerranée dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent chez les jeunes, P2. Disponible sur https://cor.europa.eu/en/our-work/Documents/ARLEM/Thematic%20reports/2018/Report%20on%20youth%20and%20antiradicalisation/Report%20on%20youth%20and%20antiradicalisation%20(FR).pdf [68] Ibid. [69] Ibid. P26. [70] Dr. Bakary Sambe, Radicalisme religieux dans les pays du Sahel : enjeux sécuritaires et impact sur le développement, P7. Disponible sur https://idl-bnc-idrc.dspacedirect.org/bitstream/handle/10625/56324/IDL-56324.pdf?sequence=2&isAllowed=y

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